«Cogito ergo sum» Gómez Pereira 1554

Oeuvres Cupidon on stage

vue de l'expo
« CUPIDON », 2015, installation (scène de concert) sculpture des divers instruments, lumière et son.

BOYS & GIRLS PRODUCTION
Exposition avec Laurence Drapeau, au Fonds de dotation de La Chardière St.Jean, Chantonnay.

Une fille, un garçon, une guitare électrique, un ampli, on connaît la chanson… Mais pour l’installation « Cupidon » de J-C Artaud, est-ce le début ou la fin ? En tous cas les fans sont sur les dents et se jettent sur les produits dérivés…

cover du CD
Pochette du CD « CUPIDON » The noise of the broken heart

Au commencement était la scène…

En toile de fond de l’installation de Jean-Claude Artaud, une enseigne « CUPIDON » en caractères gothiques disposés en diagonale à la manière des affiches des groupes de Hard-Rock. Cupidon serait-il prêt à décocher ses flèches, ou plutôt ses riffs ? Ou bien s’en fout-il comme le disait Brassens dans l’une de ses chansons ? Une batterie, des enceintes (!), une guitare basse, un retour de scène…

Notons que la « basse » est le produit improbable entre une basse «Fender», parodiée ici en « Gender » (genre), une sorte de contrebasse proche de la massue préhistorique. L’instrument aux formes rondes, sculpturales, féminines et mais ô combien phallique, a droit ici à un socle en forme de médiator. Médiateur ? Le tout dans une étrange ambiance lumineuse et sonore de calme d’avant (ou d’après ?) concert (la tempête ?).

Artaud n’a pas oublié le merchandising propre à ce type de concert. On a donc, le CD et le teeshirt au visuel attendu : un cœur poignardé. A ceci prêt, l’organe a remplacé la forme stylisée, enlevant de ce fait toute forme de romantisme à sa représentation habituelle.

Également, le poster. Ici Jean-Claude Artaud a superposé son propre visage à celui-ci de son homonyme, l’écrivain Antonin Artaud.

Notons que dans sont installation, Artaud n’utilise pas le « ready-made » cher à Marcel Duchamp (réutilisé très ou trop souvent par les artistes contemporains ?). Ses objets (sculptures polychromes) sont réalisés par lui-même, dans une facture réaliste qui peut bluffer les plus avertis. Louons donc son savoir-faire. S’il travaille souvent à partir d’objets de récupération, il se situe davantage dans la lignée des pop artistes américains des années soixante.

Comme bien souvent, l’artiste joue de son humour, textuel et visuel, mais il serait dommage de s’arrêter à cet aspect de son travail. Sous le « vernis », pointe le constat amer de l’incommunicabilité du couple moderne. Jean-Claude Artaud, nous invite à une expérience sensorielle, propre aux installations d’où la difficulté de traduire ces sensations avec des mots. Puisse ce texte, malgré tout, vous inviter à vous immerger dans son travail.

JMLB sept. 2015

Jean-Claude Artaud