A-propos Tempus Fugit Propter Velociorem Machinae
Le temps passe plus vite avec les machines…
Salut JC, j’ai bien apprécié ton installation «Tempus Fugit» de Jardin’art 2011, et je ne peux m’empêcher de te livrer mes impressions ou plutôt mon interprétation totalement subjective de ce travail. Je le fais parce que j’ai acquis la certitude depuis quelques années que le moindre geste le moindre froncement de sourcil de l’artiste n’est pas anodin et totalement cohérent dans sa démarche. et toi tu es vraiment un cas d’école.
Je viens de finir l’Échappatoire avec sa Chapelle des Béatitudes, qui entre aussi dans une cohérence, je regrette un peu le manque d’expressivité des visiteurs, je suis toujours en attente d’explications. on ne s’expose pas impunément. Bref revenons à l’œuvre : élément principal : des rails d’évidence il s’agit du cours de la vie, l’interprétation des rêves le confirme (http://www.abcdreve.fr/rails). L’œuvre se lit forcément de l’horloge à la valise, son sens a un sens. Le choix de l’espace était opportun : un passage montant avec un portail d’accès ( tu n’aurais pas pu l’installer dans l’autre sens ).
L’horloge représente le temps qui débute à la naissance. Je me disais à quoi me faisait penser la belle pièce de bois qui la supporte ? Et j’ai trouvé : un diapason. On naît tous d’un diapason, mais l’unisson ne perdure pas toujours. Donc on a deux parties, la première serait l’enfance et la seconde la vie d’adulte. La vie se partage ainsi : une partie plus insouciante, on est le wagon (quelquefois le fardeau) puis on devient locomotive ( pas facile d’avoir une bonne motricité ).
Revenons à l’enfance, repérée avec les petites balles colorées, une belle enfance, heureuse, magique joyeuse, ou le temps s’égrène. La bicyclette, un bel apprentissage, un peu casse gueule tout de même mais des obstacles apparaissent, des tréteaux : les tréteaux d’écoliers, des tréteaux de théâtre de la vie. 5 tréteaux, peut-être école, collège, lycée ? Des tréteaux reliés entre eux, certif, brevet, bac : une course de haies pas totalement sympa. et puis là une césure, excuse-moi mais si je ne connais pas totalement ta vie, je pense à une pierre tombale au décès prématuré de tes parents. Le truc qui forcément te précipite dans l’age adulte ( moi qui ait encore à presque 50 ans, et Dieu merci mes deux parents, je reste par leur présence encore leur enfant.) Ton texte à tout d’une épitaphe. Je pense aussi à ces paysans qui ont subi sévèrement la mécanisation de leur travail dans l’après guerre, ils peuvent en avoir été aussi les victimes. et puis la vie a continué, s’est déroulée sur ces rails en bois ( des rails un peu factices ) mais ça tient la route. C’est un peu contraint et forcé, pas vraiment d’écarts.
La valise, c’est toi aujourd’hui, bloqué dans ton époque, on ne peut revenir en arrière. elle est plutôt bien remplie avec pas mal d’outils à l’intérieur. Les rails se prolongent il y a des projets. J’imagine la valise donnant sur le vide, il aurait fallu appeler les urgences psychiatriques. Bref, voilà ma lecture de l’œuvre, plutôt rassurante à ton égard, j’espère que tu la corroboreras. Vive les chemins de fer de l’état !
J-françois BARRAT