«Cogito ergo sum» Gómez Pereira 1554

Quand le prix du voyage est celui de la vie même

À 60 ans passé, Jean-Claude Artaud parait être un adolescent turbulent, touche à tout, un Rimbaud aux semelles de vent que les terres disciplinées de La Mothe-Achard ont laissé pousser comme une herbe sauvage.

Son œuvre est impossible à résumer : Installations complexes, faux ready made, faux billets de banque à son effigie, sculptures associant lumière et son, performances, peintures aux titres volontairement abscons qui auraient séduit un Pierre Dac et ici, répondant à la demande du Comité d’animation Aubinois, cette Monumentoile.

Cette grande œuvre a été réalisée devant un public qui, jusqu’au dernier instant, s’est cru confronté à une œuvre abstraite… jusqu’à ce qu’émerge, de cet océan déchainé et strié de récifs sanglants, un Homme, porteur de l’imbécile espérance, celle qui laisse croire aux misérables d’Ailleurs que le riche Occident est terre promise.

L’art de Jean-Claude Artaud n’est pas un art de dilettante, c’est une entreprise de subversion qui, par tout procédé, invite ses spectateurs à remettre en cause les principes et les valeurs qui orientent passivement leur regard sur le monde.

J-Claude Pellerin, juillet 2021

monumentoile JC artaud 2016
Quand le prix du voyage est le prix de la vie même, 2016, acrylique sur bâche pvc, 4 x 3 m.

Jean-Claude Artaud